Gustave Roud, ANGE

«La solitude, dans l’expérience de Roud (1897-1976), se présente sous deux aspects, de sens opposé. Quelquefois, parce qu’elle est vécue comme la condition même d’une vision plus aiguë du monde, voire de la poésie, et le lot du contemplatif, elle semble non seulement acceptable, mais nécessaire et presque désirable. Mais bientôt, le risque de dessèchement, de chute dans l’abstraction, de perte de toute chaleur humaine, encouru par celui qui la subit, la fait apparaître au contraire comme une malédiction. (…) Depuis longtemps, Roud avait pressenti que, s’il lui arrivait, par excès de solitude, de devenir aussi diffus que de la brume, il se rapprochait ainsi de ces autres fantômes que sont les morts, «nos morts», dont on dirait parfois qu’ils nous appellent, qu’ils tendent vers nous, comme déjà dans l’Odyssée, des bras sans force, sinon sans désir.» (Philippe Jaccottet) Bande sonore ori
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