Plaie ouverte : raconter l’irracontable du viol et de l’inceste à Madagascar

Ce film documentaire a été produit par le Mouvement Nifin’Akanga, mouvement féministe pro-choix qui lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes. Il met en avant les témoignages de victimes de viol et inceste, et dépeint la réalité difficile de ces violences à Madagascar. Les sujets liés aux viols et inceste sont souvent considérés comme des tabous à Madagascar. Les pressions sociales et culturelles sont encore très présentes et ces actes sont souvent assimilés à de la honte. De ce fait, de nombreuses femmes choisissent de subir ces violences en silence. Les victimes sont doublement voire triplement victimes : d’abus sexuels, de jugement et si elles sont enceintes, elles sont contraintes de garder l’enfant issu de l’agression car l’interruption thérapeutique de grossesse est strictement interdite à Madagascar. Selon l’article 332 du Code pénal malgache, tout acte de pénétration sexuelle, commis par violence, contrainte, menace ou surprise sur une autre personne, est considéré comme un viol. Quant à l’inceste, il s’agit d’une union charnelle illicite entre parents dont le mariage est interdit. Bien que cette pratique ne soit pas définie dans le Code pénal malgache, elle est réprimée par l’article 333 du Code pénal et peut être assimilée à une “relation contre nature“ dans la loi sur la lutte contre les VBG. Le viol commis sur un mineur de 15 ans ou moins, ainsi que sur une femme enceinte ou en état de grossesse avérée, est un crime puni de 5 à 20 ans de travaux forcés. Les autres cas de viol sont considérés comme des délits de grand correctionnel et sont punis de 5 à 10 ans d’emprisonnement. La tentative de viol est également punissable. Le viol entre époux est également passible de poursuites. Toutefois, de nombreux cas de viol et inceste sont dissimulés, minimisés et camouflés dans la société. Les arrangements à l’amiable et la corruption persistent auprès des autorités, des bureaux de Fokontany jusqu’au Palais de Justice, en passant par les forces de l’ordre, surtout dans les régions et les zones éloignées. La loi reste donc peu appliquée, voire bafouée, et les peines infligées demeurent légères comparées aux séquelles à vie que les agresseurs laissent sur leurs victimes. Droits réservés : Mouvement Nifin’Akanga Mars 2023
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