Jérôme Cahuzac, l’homme qui ne savait pas mentir

Mais quelle histoire l’ancien ministre s’est-il raconté à lui-même avant de la raconter aux autres ? Et quelle logique se cache derrière l’affaire qui porte désormais son nom ? « L’homme qui ne savait pas mentir » plonge le téléspectateur dans les contradictions de celui qui fut à l’origine d’un véritable cataclysme, absolument inédit dans la vie politique de la Vème République. Ce qui a intéressé Gérard Miller et Anaïs Feuillette, c’est de situer ses mensonges dans l’histoire subjective de Jérôme Cahuzac, dans la série de ses incarnations successives, et de montrer en quoi elles étaient ou non contradictoires. « J’aimerais ne pas avoir menti », dit le menteur pris la main dans le sac. Mais peut-il complètement oublier cette part de jouissance qui devait être la sienne quand il disait « les yeux dans les yeux » : « Non, jamais, je dis bien jamais, je n’ai eu de compte en Suisse » ? Tout menteur jouit du non-savoir de l’Autre, et c’est l’occasion pour lui d’une jouissance addictive, notamment quand le menteur
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