Jean Pierre Mader - Disparue

“Disparue“ La mer qui meurt dans le port Me rappelle la chanson Que tu chantais hier encore, Aux soupirs des bandonéons. Je t’ai attendue des heures À l’ombre des arcades, En écoutant les clameurs Du match de foot dans le vieux stade. Je t’ai cherchée dans les rues, Dans les cafés. Même tes amis n’ont pas su Me renseigner. Des voisins t’ont vue partir Avec deux hommes Qui t’ont poussée sans rien dire Dans une Ford Falcon. Disparu, tu as disparu. Disparu, tu as disparu Au coin de ta rue. Je t’ai jamais revue. Comme un enfant fasciné Par ses propres blessures, Je ne veux pas oublier La douleur de cette aventure. J’ai questionné tout le monde Autour de moi Mais c’est la même réponse À chaque fois. J’n’arrive plus à dormir : Dès que l’on sonne, J’ai peur de voir revenir Les hommes en Ford Falcon. Disparu, tu as disparu, Disparu, au coin de ta rue. Disparu, tu as disparu, Disparu, au coin de ta rue. Je t’ai jamais revue.
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