Pier Paolo Pasolini, le procès interdit / Ostie – le corps du massacre : ordure et blasphème (1/3).

La mort de Pier Paolo Pasolini, en 1975, a donné libre-court à de nombreuses interprétations, analyses, ou divagations. Ce documentaire sonore, conçu par Yan Ciret et réalisé avec Angélique Tibau, surtitré “Le procès interdit” revient sur non seulement sur cet assassinat sauvage mais offre surtout un portrait extrêmement fouillé et inédit du poète à la “vitalité désespérée” et des années italiennes dans lequel sa vie et son oeuvre s’inscrivent. Ce triptyque a été diffusé sur France Culture in “Surpris par la nuit”. Documentaire/création sonore de Yan Ciret (), Réalisation : Angélique Tibau Ostie – le corps du massacre : ordure et blasphème (volet 1) Lors d’un entretien stupéfiant à la RAI, Pino Pelosi, le 7 mai 2005, donne une autre version, de son assassinat de Pier Paolo Pasolini, plus complexe et qui engage dans son mystère mafieux toute la société italienne. Immédiatement, la Mairie de Rome de Walter Veltroni se porte partie civile, avec la famille du poète, pour la réouverture du procès du meurtre de l’intellectuel italien le plus scandaleux de son temps. Depuis, l’enquête s’enlise dans l’opacité des méandres de la corruption et du terrorisme d’Etat. Celui qui fut un cinéaste, victime de procès incessants, voit sa mort devenir l’emblème d’une justice impuissante à combattre la criminalité et la manipulation politique. Est-ce l’article de Pasolini « Le roman des massacres ». Publié dans le « Corriere della Sera » dénonçant les commanditaires des attentats, des violations des droits, de la loi du silence, le célèbre texte « Je sais les noms » qui a signé son contrat de mort ? C’est ce que Moravia dira à Jean Duflot qui le rapporte dans cette première émission. En 1975, Pino Pelosi aurait été menacé par la pègre d’Ostie, là où le corps a été retrouvé, ainsi que les témoins directs, pour se taire. Dès ce moment, les questions se posent : sordide rituel prostitutionnel sado-masochiste ? C’est la thèse que retiendra, en grande partie, le premier jugement, contre tous les indices contradictoires. Pourquoi, la justice fut-elle aussi aveugle ? Pino Pelosi révèle aujourd’hui qu’il ne fut qu’un témoin, un appât homosexuel du massacre, commis par au moins cinq personnes liées à la mafia. Comment aujourd’hui remonter les multiples manipulations qui prennent leurs origines dans les « années de plomb » d’une Italie au bord de la guerre civile ? D’autres pistes se sont dévoilées, au fil des années. Le roman monstre « Pétrole » que Pasolini menait comme une enquête politique sur les crimes et la corruption de la démocratie chrétienne et de la loge P2 et les grands trusts, l’aurait-il mené à découvrir des éléments qui l’auraient condamné à ce contrat fatal ? Cette entreprise, dépassant tous les genres littéraires, devait être « La Divine Comédie » de l’époque contemporaine. D’autres pièces viennent s’ajouter au dossier, au cours des trois parties de « Pier Paolo Pasolini, le procès interdit » : la lecture par Jeanne Moreau du scénario posthume qu’il devait tourner le lendemain de sa mort « Porno Teo Kolossal », un entretien jamais diffusé de Pierre Clémenti sur la parabole cannibale du film « Porcherie », deux entretiens inédits en France du meurtrier condamné Pino Pelosi, l’ouverture des scellés de l’institut criminel de Rome des objets retrouvés sur les lieux de ce crime, commis entre la nuit des morts et celle des saints, à Ostie, en novembre 1975. Avec Anne Wiazemski, Toni Negri, Jean Duflot, Hervé Joubert-Laurencin, Bertrand Levergeois, René de Ceccatty, René Scherer, Jean-Paul Manganaro. Avec les voix de Pier Paolo Pasolini, Laurent Terzieff, Alberto Moravia, Sergio Citti, Leonardo Sciascia, Bernardo Bertolucci, Walter Siti, Sergueï Paradjanov, Pierre Clémenti, Franco Citti, Ninetto Davoli, Pino Pelosi. Lectures et doublages par Nicole Dogué, Damien Manivel, Jean-René Lemoine. « Porno Teo Kolossal » scénario posthume de P.P. Pasolini – lecture Jeanne Moreau. Traduction Hervé Joubert-Laurencin. Remerciements Liza Narboni et le Festival Premiers Plans d’Angers. Soundtracks « Ostia (The death of Pasolini) » par Coil, « You Have Killed me » par Morrissey, « Les mauvais garçons sur le champ » par Pasolini/Anna Prucnal, « Histoire(s) du cinéma » par Jean-Luc Godard, « Sayat Nova » par Sergueï Paradjanov, « La Société du Spectacle » par Guy Debord, Conakry, Le Caire, Nairobi, Istanbul, New Delhi, Rome, et l’aria final de Manon Lescaut par Maria Callas. Traductions Hélène Frappat, Giovanna Gasparini. Underground, Richard Hell, Nico, David Lynch. Films : La maman et la putain de Jean Eustache, Les amants réguliers de Philippe Garrel. Habillage visuel : Rachel Godefroy Retrouver les 3 volets de “Pier Paolo Pasolini, le procès interdit“ sur
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