Le Seuil du Jardin - André Hardellet (partie 1)

Dans cette vidéo je vous lis le livre “Le Seuil du Jardin“ de André Hardellet. ➡️Chaine Odysee: @DocumentsRaresInéditsII:6 ➜ S’abonner à la chaîne: ➜ Pour soutenir mon travail et avoir accès à du contenu exclusif (Tipee): ➜ Soutenir mon travail sur Patreon: ➜ Faire un don (Paypal): ➜ Site web: ➜ Retrouvez-moi sur Twitter: ➜ Certaines de mes vidéos sont sur : ----------------------------------------------------------------------- Description de la vidéo: Imaginez que nous puissions avoir la main sur nos rêves, au point de revivre certains moments de notre vie, non pas comme de simples souvenirs, souvenirs déformés, mais bien de les revivre, c’est-à-dire de retrouver leur pureté originelle, leur essence première, leur intacte sensibilité, comme si nous y étions de nouveau pour la première fois, multiples et subtiles nuances affectives qu’on tente toute notre vie de retrouver dans les odeurs, les sons, les lieux, madeleines de Proust souvent édulcorées d’une teinte délavée. Ou alors imaginez que nous puissions faire des rêves permettant d’exaucer nos désirs les plus enfouis, enfin comblés. Quelles conséquences cela aurait-il ? Serions-nous plus heureux ? Plus créatifs ? Plus ancrés dans le présent ? Ou au contraire tellement libres au point de devenir incontrôlables, de devenir des menaces pour une société tombant dans l’anarchie ? Dans une écriture d’une belle élégance, ce livre aborde ce sujet passionnant. le seuil du jardin, ce jardin vert qu’est notre moi profond, notre essence, notre enfance, dont on cherche la porte sans relâche, pouvoir enfin être au seuil. Et le franchir, ou pas, lors de nos rêves. Dans une pension de famille au charme suranné très titi parisien, rue d’Arcueil à Montrouge, au début du 20ème siècle, vivent cinq locataires dont Stève Masson, peintre, qui s’acharne à tenter de retrouver, de façon obsessionnelle, dans ses toiles, ce qui se cache derrière l’oeuvre, le « dessous » de ses oeuvres. Une de ses toiles, dénommée « le seuil du jardin », sujet qui lui avait été donné par un rêve récurrent, semble peu à peu s’en approcher. Ce tableau représente une porte fermée donnant sur un jardin et petit à petit, au fur et à mesure de la progression de la toile, il touche ce qui est profondément enfoui en lui, quelque chose de vivace, d’intime, de profond qu’il pressent par moment telles des fulgurances éphémères. « D’une nuit à l’autre, le décor variait légèrement, mais la même impression de joie incommunicable s’en dégageait. Masson approchait d’un jardin à l’abandon, désert, touché par la lumière d’été. Sa porte vermoulue était ouverte, mais il n’éprouvait pas l’envie d’y pénétrer ; il lui suffisait de savoir que ce jardin existait et de le contempler jusqu’à ses limites perdues dans les broussailles, entre des bassins et des kiosques en ruine ». Il va se lier d’amitié avec un nouveau pensionnaire, Swaine, de prime abord très intriguant, qui travaille précisément sur une machine, une « lanterne magique », permettant de reconquérir la pureté primitive des émotions lors des souvenirs, à les matérialiser de nouveau. Il va grâce à lui franchir le seuil de son jardin personnel. Son esprit créatif en sera transformé, bonifié, ses toiles éclatantes de sincérité. Par le biais de cet écrit d’une grande beauté et d’une élégance couleur sépia, André Hardellet dénonce notre système d’organisation politique et économique qui vise la rationalité au détriment des rêves. Les rêves seraient des entraves au productivisme, au capitalisme, au consumérisme. Des entraves, voire des menaces, qu’il faut détruire. Et la fin est pessimiste puisque le réel va gagner face aux rêves. « le bonheur pendant le sommeil n’empêchait pas de construire des habitations, de soulager la misère. Tout ce que vous avez dépensé pour vos conneries, vos doctrines, vous auriez pu l’employer plus utilement au profit des chômeurs ! Et puis on meurt aussi de désespoir, par lassitude ». Je m’interroge quant à l’actualité de ce livre. « le seuil du jardin » a été écrit dans les années 60/70 en pleine Trente Glorieuses, à une époque où productivisme et consumérisme étaient les piliers d’une économie en pleine croissance. A l’aune du réchauffement climatique, des messages alarmistes et du passage nécessaire d’une économie linéaire à une économie circulaire, à une époque où les valeurs politiques ne signifient plus grand-chose, cette « lanterne magique » ne serait-elle pas la panacée pour les gouvernements ? Quand la poésie dénonce le capitalisme et la soumission des peuples, la manipulation des masses, le message a une portée universelle confondante de justesse, de beauté, de tragique. ----------------------------------------------------------------------- URL de la vidéo:
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