Guy Debord (4/4) : La société du spectacle

Les Chemins de la philosophie Émission diffusée le Par Adèle Van Reeth. Quel lien entre les thèses de Debord et Nabilla ? Quel lien avec Catherine Laborde, Nicolas Canteloup, en passant par les Beatles ? Gérard Berréby nous éclaire. Quel lien entre les thèses de Debord et Nabilla ? Quel lien avec Catherine Laborde, Nicolas Canteloup, en passant par les Beatles ? Debord écrivait pour être encore lu au XXIème siècle, et pensait que le quotidien continuerait de fournir des exemples, des confirmations, actualisant indéfiniment sa théorie du spectacle. D’aucuns disent que sa conception de la falsification généralisée erre aux confins du complotisme, mais la Société du spectacle et ses Commentaires écrits en 1988 s’avèrent d’une étonnante actualité. Gérard Berréby nous éclaire aujourd’hui sur cette pensée moins datée qu’il n’y paraît. Textes : - Guy Debord, Commentaires sur la Société du spectacle, 1988, Quarto Gallimard Tous les experts sont médiatiques-étatiques, et ne sont reconnus experts que par là. Tout expert sert son maître, car chacune des anciennes possibilités d’indépendance a été à peu près réduite à rien par les conditions d’organisation de la société présente. L’expert qui sert le mieux, c’est, bien sûr, l’expert qui ment. Ceux qui ont besoin de l’expert, ce sont, pour des motifs différents, le falsificateur et l’ignorant. Là où l’individu n’y reconnaît plus rien par lui-même, il sera formellement rassuré par l’expert. Il était auparavant normal qu’il y ait des experts de l’art des Étrusques ; et ils étaient toujours compétents, car l’art étrusque n’est pas sur le marché. Mais, par exemple, une époque qui trouve rentable de falsifier chimiquement nombre de vins célèbres, ne pourra les vendre que si elle a formé des experts en vins qui entraîneront les caves à aimer leurs nouveaux parfums, plus reconnaissables. (…). On sait, par exemple, combien l’expert en météorologie médiatique, qui annonce les températures ou les pluies prévues pour les quarante-huit heures à venir, est tenu à beaucoup de réserves par l’obligation de maintenir des équilibres économiques, touristiques et régionaux, quand tant de gens circulent si souvent sur tant de routes, entre des lieux également désolés ; de sorte qu’il aura plutôt à réussir comme amuseur. Extraits : - La société du spectacle (film), Guy Debord 1973 (Thèse 6 et 60) Références musicales : - The Beatles, Twist and Shaft (version live) [supprimée parce qu’elle bloquait la vidéo] - Jacques Dutronc, On nous cache tout on nous dit rien Intervenant : Gérard Berreby : écrivain et éditeur Bibliographie : - Guy Debord, La Société du Spectacle Gallimard, 1996 - Le Général situationniste : entretiens avec Gérard Berreby et Danielle Orhan, Allia, 2007
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