La loi du silence 1952 NB VF

“La loi du silence“ (en anglais “I confess“) est sorti en 1952. Alfred Hitchcock signe là un film extrêmement moderne, voire visionnaire, alors qu’aujourd’hui l’ordre paroissial est de plus en plus contesté et fui. En cela, il faut noter : l’introduction lors de laquelle des panneaux “Direction“ ramènent à un crime exécuté par un homme en soutane ... La fin progressive du christianisme symbolisé par le fléau de l’âme humaine, par le péché... Dans ce film de Sir Alfred, on se retrouve, une fois de plus, avec un homme accusé à tord, mais cette fois-ci c’est un prêtre ; et tout en ajoutant au fur et à mesure suspense et tension à son récit, Hitchcock analyse les relations entre les prêtres et ceux qui confessent, le fait que les prêtres ne peuvent pas révéler les confessions Si le thème du faux coupable ressort évidemment dans ce film, de même que l’illégitimité morale d’un couple amoureux, Hitchcock parvient à ne pas se répéter en s’interrogeant sur la notion de culpabilité chrétienne, la frontière bien-mal (établie de façon troublante) détournant le film du genre polar sous lequel il était présenté au départ. Hitchcock fera appel pour la première et unique fois à Montgomery Clift ; étincelant dans son rôle de prêtre tourmenté, tout en sobriété, précis, il porte son rôle avec conviction et un charisme indéniable. Il fait face à un Karl Malden toujours aussi convaincant et costaud dans les rôles de flics. Anne Baxter est formidable dans son rôle. Ce film, bien écrit, au rebondissement bien trouvé, est captivant. Il offre des dialogues intenses, assurément intelligents, au milieu de personnages pris au doute et établis avec beaucoup de justesse, ainsi qu’un suspense fort appréciable. Montgomery Clift étincelle dans son rôle de prêtre tourmenté. Une véritable réussite.
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