Pluies record, tempêtes : qui va payer ? - #cdanslair du

La France n’avait jamais connu de telles précipitations en un mois. « Sur les quatre dernières semaines, à l’échelle de la France, jamais de telles quantités de pluie n’avaient été mesurées », estime Météo France, soit 237,3 millimètres entre le 18 octobre et le 16 novembre. Victime directe de ces rails de dépressions sur l’Atlantique qui n’en finissent plus depuis un mois, le Pas-de-Calais a été frappé par de violentes inondations ces dernières semaines. Entre le 16 octobre et le 14 novembre, le département a enregistré un cumul de précipitations de 295 millimètres. Ce n’était pas arrivé depuis plus de 50 ans. Dans certaines communes du département comme Blendecques, près de Saint-Omer, on connaissait le risque d’inondations, mais ne pensait pas en arriver là. L’Aa, la rivière qui traverse le village, est sortie de son lit et a envahi les maisons. Ces derniers jours, les assureurs estimaient déjà les coûts liés aux passages des tempêtes Ciaran et Domingos à 1,3 milliards d’euros. S’ajoutent désormais les réparations dues aux récentes inondations. Mercredi, la reconnaissance en état de catastrophe naturelle de 181 communes dans le Pas-de-Calais et de 24 dans le Nord a été actée par le gouvernement. Emmanuel Macron a annoncé le déblocage d’un « fonds de soutien » de 50 millions d’euros à destination des collectivités touchées. Mais dans l’immédiat, près de 1 400 personnes se retrouvent sans logement. « L’enjeu principal consiste maintenant à trouver des solutions durables de relogement aux sinistrés qui ne pourront pas rentrer chez eux », a déclaré la présidente départementale de la Croix-Rouge, Fabienne Berquier. Si les habitants du nord de la France réfléchissent déjà aux futurs aménagements pour éviter de nouvelles crues, ceux du sud continuent à payer le prix de la sécheresse. Trois mois après la canicule de cet été, Cessenon-sur-Orb, petite commune de 3 000 âmes dans l’Hérault, se trouve toujours sous le coup de l’alerte sécheresse. La mairie a inauguré en août un nouveau forage en profondeur pour fournir ses habitants en eau : « L’idée est de doubler la capacité de la commune en période de sécheresse pour subvenir au besoin de la population », expliquait un responsable de Veolia Aude. Depuis cinq ans, la source du village était presque à sec, et les habitants se retrouvaient régulièrement en pénurie d’eau douce. En juillet, au plus fort de la sécheresse, des dizaines de foyers ont été privés d’eau potable pendant plusieurs jours avant la mise en place d’un ravitaillement par camion-citerne. Face à ces difficultés, l’édile du village envisage aussi de geler l’attribution des permis de construire « tant que nous n’avons pas trouvé de ressource complémentaire ». Pour les habitants aussi, l’heure est à la réflexion. Face à la raréfaction de l’eau, les commerçants doivent repenser leurs métiers, et en première ligne les viticulteurs. Les vignerons ont déjà annoncé une baisse de la production de 20 à 30% pour l’année 2023 à cause des « conditions climatiques extrêmes ». En Bretagne, c’est aussi l’heure du bilan pour les agriculteurs. Les récentes tempêtes Ciaran et Domingos ont gravement endommagé les cultures, notamment de choux fleurs et de poireaux, sans compter les serres et bâtiments endommagés, ainsi que les exploitations privées d’électricité. « Plusieurs centaines d’agriculteurs sont touchés », estime le ministère de l’agriculture qui a annoncé 80 millions d’euros d’aides pour les agriculteurs sinistrés. « On enchaîne les tempêtes, avec beaucoup de pluie, ça ne facilite pas le travail de remise en état », se désolait samedi dernier le secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Dans une profession déjà fortement touchée par l’inflation, certains se demandent comment ils vont finir l’année, et s’ils auront encore de quoi nourrir leurs bêtes. Quel a été l’impact des inondations dans le Nord et le Pas-de-Calais ? Quels aménagements imaginer pour éviter qu’un tel sinistre ne se reproduise ? Comment les professionnels du tourisme s’adaptent au changement climatique ? Les agriculteurs bretons pourront-ils se relever des dernières tempêtes ? LES EXPERTS : - Philippe DESSERTINE - Économiste, directeur de l’Institut de Haute Finance  - Stéphanie DURAFFOURD - Porte-parole d’  - Béatrice GIBLIN - Géographe, directrice de la revue Hérodote - Nicolas BERROD - Journaliste au service Futurs - Le Parisien - François DECOSTER - Maire MoDem de Saint-Omer Retrouvez-nous sur : | Notre site : | Facebook : | Twitter : Diffusion : tous les jours de la semaine à 17 h 30 Présentation : Caroline Roux et Axel de Tarlé Production : France Télévisions/Maximal Productions
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