Chanson de Cathelineau / Chant sur la Guerre de Vendée

La guerre de Vendée est une guerre civile qui opposa, dans l’Ouest de la France, les républicains (surnommés les « bleus ») aux insurgés vendéens (les « blancs »), principalement entre l’an I et l’an IV (1793 et 1796), pendant la Révolution française. Le soulèvement a eu lieu dans ce qu’on appelle la Vendée militaire qui ne correspond pas au département de la Vendée. En effet, la Vendée militaire s’étend sur trois provinces : le nord-ouest du Poitou ( avec la partie nord des départements de la Vendée et des Deux-Sèvres), le sud de l’Anjou ( globalement la région des Mauges) et la Bretagne du sud de la Loire ( Pays de Retz et Vignoble nantais). Cette région dont les frontières restaient floues était en outre limitée par des places fortes républicaines : Nantes, Angers, Saumur, Thouars, Parthenay, Luçon, Fontenay-le-Comte et Les Sables-d’Olonne. Le bilan de cette insurrection et la féroce répression des républicains portent encore à débat. Jacques Cathelineau, né le 5 janvier 1759 au Pin-en-Mauges et mort le 14 juillet 1793 à Saint-Florent-le-Vieil (suite à sa blessure de Nantes), fut, au cours de cette guerre de Vendée, le premier généralissime de l’Armée catholique et royale. Cette chanson retrace dans ses grandes lignes sa vie, mais comportes quelques erreurs. En effet, loin d’être peu instruit comme le laisse entendre la chanson, Cathelineau placé enfant chez l’abbé Yves Marchais, curé de La Chapelle-du-Genêt, reçut pendant cinq ans un enseignement spirituel. Il obtint ainsi une éducation plus approfondie que beaucoup de jeunes hommes de sa condition. Cette éducation ainsi qu’une grande piété (qui lui vaut d’être appelé « le saint de l’Anjou » avant même le début de la révolte vendéenne) contribuèrent à le rendre estimé dans toutes les Mauges et d’être ainsi naturellement appelé en 1793 à prendre la tête de l’insurrection naissante dans cette région. Cette chanson est cependant très certainement postérieure aux guerres de Vendée. Je n’ai retrouvé la trace que d’une partie seulement des paroles dans ce fascicule du souvenir Vendéen ( ) Elles y sont signées “Henri Bourgeois“, le fondateur de la revue “Vendée Historique“. Ce qui laisse à penser que le chant ou du moins ces couplets date de la fin du XIXème siècle. Ce chant est ici interprété par le Choeur de la Joyeuse Garde Paroles: On me l’apprit dès le berceau L’histoire de Cathelineau, L’histoire de Cathelineau, En avant donc ma musette Et vas-y d’un air du Poitou, En l’honneur du saint de l’Anjou, En l’honneur du saint de l’Anjou. C’était un simple voiturier Lisant à grand’ peine au psautier, Lisant à grand’ peine au psautier, Ne connaissant d’autre gazette Que son vieux paroissien cuivré, Et le prône de son curé, Et le prône de son curé. Mais il avait ce que n’ont pas Nos savants malgré leurs fatras, Nos savants malgré leurs fatras, Une âme pure et la sagesse Que le bon Dieu donne pour rien, Aux braves gens qui l’aiment bien, Aux braves gens qui l’aiment bien. Quand la République arriva Cathelineau point ne bougea, Cathelineau point ne bougea, Mais quand elle eut pris pour devise : « guerre à Dieu », le saint de l’anjou, Autour de lui cria debout, Autour de lui cria debout. A sa voix, les fiers Angevins Accoururent à pleins chemins ; Accoururent à pleins chemins ; Puis s’élancèrent à sa suite, Armés de fourches et de faulx, Contre la horde des patauds, Contre la horde des patauds. Alors du Loroux à Cholet , De la Loire au Puy Saint-Bonnet, De la Loire au Puy Saint-Bonnet, Tout le monde pour la Grand’guerre Vint se ranger sous le drapeau, Du voiturier Cathelineau, Du voiturier Cathelineau. L’Histoire n’a rien de plus grand Que ce modeste paysan, Que ce modeste paysan, Menant tout un peuple à la guerre, Avec Lescure et puis Bonchamps En qualité de lieutenant, En qualité de lieutenant. Lorsqu’à Nantes Cathelineau Tomba hélas en plein assaut, Tomba hélas en plein assaut, Ce fut pour la Vendée entière Comme le premier coup de glas, Elle ne s’en releva pas, Elle ne s’en releva pas. La Vendée eut d’autres héros, Simples soldats, grand généraux, Simples soldats, grand généraux : D’ Elbée, Henri, Bonchamps, Lescure, Charette, Stofflet, Sapinaud... Le plus grand fut Cathelineau, Le plus grand fut Cathelineau !
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