... Ça commence comme ça : bruit de machine à écrire, une à une, les lettres s’inscrivent sous le portrait contrasté du poète :
AN-TONIN-ARTAUD-NÉ-À-MARSEILLE-LE-QUATRE-SEPTEMBRE-MILLE-HUIT-CENT-QUATRE-VINGT-SEIZE-MORT-À-IVRY-LE-QUATRE-MARS-MILLE-NEUF-CENT-QUARANTE-HUIT.
... Puis la voix de Jean-Claude Dauphin reprend : “Très bien. Seulement voilà – tous les écrivains savent cela – les dates mentent. À qui fera-t-on croire qu’Antonin Artaud est né en 1896, quand lui-même déclare à Jacques Rivière en 1924 : “Je puis dire, moi, vraiment, que je ne suis pas au monde, et ce n’est une simple attitude d’esprit“ ? À qui fera-t-on croire qu’Antonin Artaud n’est pas né plutôt ce 13 janvier 1947 quand, devant une assemblée médusée, il s’accouche lui-même, en direct, sur la scène du théâtre du Vieux Colombier, 14 mois avant la date de sa mort administrative ?
Alors ? Antonin Artaud serait-il mort avant d’être né ? C’est une hypothèse qui irrigue, en toute absence de preuve, le film que vous allez voir. Bienvenue dans la crypte.“ (André S. Labarthe)