Hydroxychloroquine : de la fraude à la censure

Ce 29 janvier 2024, une tribune d’un “collectif de médecins et de chercheurs” intitulée “Reseaux sociaux, médias : mettons fin à la propagation impunie de fausses informations médicales” a été publiée dans l’express. La tribune se plaint des désinformations médicales, tout particulièrement au sujet des vaccins anti-Covid. Ils ont dans le viseur ceux qui osent prétendre que les vaccins sont inefficaces ou dangereux. Ils fustigent la “désinformation médicale relayée par des opportunistes, qui ont le plus souvent quelque chose à vendre”. En parlant de cela, il est intéressant d’aller chercher le nom des signataires de la tribune sur le site “transparence santé” qui recense les déclarations des professionnels de santé concernant les rémunérations et avantages qu’ils reçoivent des laboratoires pharmaceutiques. On y retrouve Jérôme Barrière avec 9 000€, Manuel Rodrigues avec 27 000€ ou Matthieu Molimard avec 11 000€, pour n’en citer que quelques-uns. Le collectif affirme “ la primauté de l’éclairage de la démonstration scientifique”. Là encore on rappelle les propos de Jérôme Marty sur RMC, signataire de la tribune : “on a des milliers d’années de recul sur ce vaccin en fait, quand on additionne, en quelque le temps de chaque personne qui a été vaccinée”. Ainsi en ce qui concerne l’opportunisme ou les affirmations qui n’ont rien à voir avec la science, le collectif signataire ferait mieux de balayer devant sa porte. D’ailleurs, s’il faut des sanctions à ce type de comportement, proposons-leur de commencer par eux-même. Il convient toutefois de rappeler que la science c’est le débat et la perpétuelle remise en question. Selon Claude Bernard dans l’“Introduction à l’étude de la médecine expérimentale” : « Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie et la pratique expérimentale. 1o Il constate un fait ; 2o à propos de ce fait, une idée naît dans son esprit ; 3o en vue de cette idée, il raisonne, institue une expérience, en imagine et en réalise les conditions matérielles ; 4o de cette expérience résultent de nouveaux phénomènes qu’il faut observer, et ainsi de suite. ». La science est vivante. Il est parfaitement stupide de sanctionner des paroles jugées fausses aujourd’hui selon les théories les plus communément admises, mais qui pourraient être jugées vraies demain. Cela dit, il faudrait quand même une totale révolution des mathématiques pour donner raison à Jérôme Marty… La fraude scientifique existe cependant. Elle n’a rien à voir avec les escarmouches sur les réseaux sociaux, mais fonde le socle de l’escroquerie médicale moderne. Cette fraude est précisément dénoncée dans des médias et réseaux sociaux que les protecteurs de Big pharma veulent museler. Pour mémoire, le 22 mai 2020, The Lancet a publié un article à charge contre l’utilisation de l’hydroxychloroquine HCQ) en concluant à une toxicité folle de ce produit. Cette étude a d’ailleurs permis d’interdire ce médicament pour l’indication du Covid-19. Même pour un néophyte, il était impossible de croire une seconde au sérieux de l’étude, ce résultat étant impossible du fait du recul qu’on a sur l’usage de ce médicament (l’un des plus administrés au monde), compte tenu de la prétendue surmortalité qu’il tentait de prouver chez les patients. En quelques jours, de nombreux scientifiques se sont levés contre cette étude et il s’est avéré que même les données avaient été forgées de toutes pièces. Cet épisode est désormais connu sous le nom “Lancetgate”. Je n’ai jamais appris dans toute ma scolarité à me méfier des études publiées « revues par les pairs ». Découvrir à la fois que la triche est possible, mais qu’en plus, tout le monde est au courant de ces pratiques (le fait qu’il est impossible de distinguer une avancée scientifique d’une œuvre de propagande semble être un secret de polichinelle) est simplement révoltant. En outre, la découverte de l’arnaque de ce papier du Lancet ne semble pas avoir déclenché un questionnement majeur sur les publications dites “scientifiques”. Dans mon livre Covid-19, ce que révèlent les chiffres officiels, je détaille deux études publiées par les prestigieuses revues Science et Nature, frauduleuses, construites à l’envers et toujours en ligne. Presque chacune de mes lectures s’accompagne d’un moment de consternation suivi d’un fou rire. La dernière étude publiée par Elsevier sur l’hydroxychloroquine et promue par Matthieu Molimard, signataire de la tribune, ne fait pas exception. Toutefois, elle bat probablement un record en niveau de ridicule atteint.
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