NOSFERATU / METROPOLIS : ZEMMOUR LE VAMPIRE ET LES ROBOTS

Soutenez Blast, nouveau média indépendant : Notre histoire commence en 1816, en été, à la villa Diodati à Cologny, au bord du lac Léman. Suite à l’éruption du volcan Tambora en Indonésie, entraînant raz-de-marée, tsunami, épidémie, famine et refroidissement climatique, 1816 est une année sans été. Il pleut continuellement. Quatre jeunes gens, dont deux poètes déjà célèbres, passent le temps en se lisant des histoires de fantômes. Le poète Lord Byron, son médecin et ami John Polidori, le poète Percy Bysshe Shelley et sa récente épouse, Mary. Lord Byron a 30 ans, Percy Bysshe Shelley 26 ans, John Polidori, 23 ans, Marie Shelley, 21. Byron a l’idée de proposer à chacun d’écrire sa propre histoire fantastique. Les deux récits qui vont émerger de ce concours viennent des deux plus jeunes. Ce sera le Vampire de John Polidori, premier récit à présenter un personnage de vampire, 79 ans avant Dracula de Bram Stoker, et Frankenstein, tiré de l’imagination prophétique et du style impeccable de la jeune Mary Shelley. Premier roman à présenter un personnage d’homme artificiel et son savant fou démiurgique, le docteur Frankenstein, qui donne son nom au titre. Les vampires et les savants fous démiurgiques voulant recréer artificiellement la vie naissent alors en même temps comme les deux menaces principales que l’humanité allait devoir affronter les siècles à venir. Un mal qui vient du passé et un autre qui vient du futur. Si les vampires renvoient toujours peu ou prou au viol de la jeunesse par les générations précédentes, le scientifique mettant au point l’homme artificiel évoque, lui, le désir infantile de pouvoir se passer de l’être humain réel, le petit génie qui croit qu’il pourrait commander à l’humanité comme à une machine. Le vampire et les IA, tous deux continuent à nous hanter. Ainsi que tout ce qui va autour, l’autorité, la hiérarchie, le retour aux racines, l’innovation technologique, l’automatisation, le transhumanisme. Le présent devant se battre à la fois contre le passé et l’avenir, c’est ça l’apocalypse notre temps. Le commentaire politique est devenu une branche de la littérature fantastique. Ces deux menaces prophétisées pour la première fois en 1816 vont se retrouver dans deux des plus anciens chefs d’œuvres du cinéma, émergeant tous deux dans le cinéma muet allemand d’avant-guerre, et réalisés par deux incontestables génies, Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau en 1922 et Metropolis de Fritz Lang en 1927. Bienvenue dans la Fin du film, épisode 10. Auteur : Pacôme Thiellement Montage : Thomas Bertay Images : Arthur Frainet Son : Baptiste Veilhan Graphisme : Morgane Sabouret Directeur des programmes : Mathias Enthoven Rédaction en chef : Soumaya Benaïssa Directeur de la rédaction : Denis Robert Le site : Facebook : Twitter : Instagram : #FinDuFilm #PacômeThiellement #FritzLang
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