Si j’avais au moins...

Si j’avais au moins... Qui n’a connu Douleur immense N’aura qu’un aperçu Du temps L’aiguille lente Qu’il neige ou vente L’omniprésente Souligne ton absence Partout Qui n’a connu L’instable règne Qui n’a perdu Ne sait la peine Plus de réserve, du tout Ni dieu, ni haine, s’en fout Plus de superbe, j’ai tout D’une peine... Un enténèbrement Tous mes démons Les plus hostiles Brisent des voix Les plus fragiles De tous mes anges Les plus devoués Et moi l’étrange paumée Fiancée à l’enténèbrement... Si j’avais au moins Revu ton visage Entrevu au loin Le moindre nuage Mais c’est à ceux Qui se lèvent Qu’on somme « d’espoir » Dont on dit qu’ils saignent Sans un aurevoir, de croire Et moi pourquoi j’existe Quand l’autre dit je meurs Pourquoi plus rien n’agite Ton cœur...
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