Poésie “Il sait lire“ - Paul Foucher

Il sait lire L’école est loin, parfois à quatre kilomètres ; Pourtant l’on voit partir tous ces chers petits êtres Le matin, par des temps de neige et de verglas. Les chemins sont mauvais. On grelotte. On est las. On souffle dans ses doigts, à cause de l’onglée ; Mais on est des enfants à la mine éveillée, Durs au froid, durs au mal, et qui ne pleurent pas. Mais le dimanche vient. Près du vaste foyer On s’assied, regardant les bûches flamboyer. L’aïeule vénérable a mis sa coiffure blanche. Dans la chaude maison, tout est bonheur et paix. On sommeille à demi. Les enfants sont muets, Quand le père à l’aîné dit : “Petit, c’est dimanche, Si tu prenais un livre, et si tu nous lisais ?“ Et l’enfant de huit ans commence la lecture. Sa voix parle de Dieu, du ciel, de la nature. Il attendrit sa mère et voit dans tous les yeux Une larme d’orgueil éclairant un sourire. Si petit ! Comme il cause ! On l’écoute. On l’admire. Et lui, le cher enfant, se sent fier et joyeux : Il enseigne. Il bénit. Il console. Il sait lire. Paul Foucher Il sait lire L’école est loin, parfois à quatre kilomètres ; Pourtant l’on voit partir tous ces chers petits êtres Le matin, par des temps de neige et de verglas. Les chemins sont mauvais. On grelotte. On est las. On souffle dans ses doigts, à cause de l’onglée ; Mais on est des enfants à la mine éveillée, Durs au froid, durs au mal, et qui ne pleurent pas. Mais le dimanche vient. Près du vaste foyer On s’assied, regardant les bûches flamboyer. L’aïeule vénérable a mis sa coiffure blanche. Dans la chaude maison, tout est bonheur et paix. On sommeille à demi. Les enfants sont muets, Quand le père à l’aîné dit : “Petit, c’est dimanche, Si tu prenais un livre, et si tu nous lisais ?“ Et l’enfant de huit ans commence la lecture. Sa voix parle de Dieu, du ciel, de la nature. Il attendrit sa mère et voit dans tous les yeux Une larme d’orgueil éclairant un sourire. Si petit ! Comme il cause ! On l’écoute. On l’admire. Et lui, le cher enfant, se sent fier et joyeux : Il enseigne. Il bénit. Il console. Il sait lire. Paul Foucher
Back to Top