Ballade VII (Du concours de Blois: des contradictions), François Villon

Ballade VII (Du concours de Blois: des contradictions), François Villon Ballade du concours de Blois Je meurs de seuf auprès de la fontaine, Chaud comme feu, et tremble dent à dent ; En mon pays suis en terre lointaine ; Lez un brasier frissonne tout ardent ; Nu comme un ver, vêtu en président, Je ris en pleurs et attends sans espoir ; Confort reprends en triste désespoir ; Je m’éjouis et n’ai plaisir aucun ; Puissant je suis sans force et sans pouvoir, Bien recueilli, débouté de chacun. Rien ne m’est sûr que la chose incertaine ; Obscur, fors ce qui est tout évident ; Doute ne fais, fors en chose certaine ; Science tiens à soudain accident ; Je gagne tout et demeure perdant ; Au point du jour dis : “ Dieu vous doint bon soir ! “ Gisant envers, j’ai grand paour de choir ; J’ai bien de quoi et si n’en ai pas un ; Echoite attends et d’homme ne suis hoir, Bien recueilli, débouté de chacun. De rien n’ai soin, si mets toute ma peine D’acquérir biens et n’y suis prétendant ; Qui mieux me dit, c’est cil qui plu
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