NAÎTRE ou ne pas NAÎTRE ? 432 Hz

Naître ou ne pas naître ? La mort est traitée avec déni dans nos sociétés contemporaines. Nous fuyons ceux qui nous parlent de la mort. Nous préférons mourir brutalement dans un accident par exemple. « La modernité est le crime parfait – même le mort ne s’aperçoit pas qu’il est mort. »   Alors qu’être ontologiquement prêt pour accompagner quelqu’un ou soi-même est libérant.  Le temps initiatique du trépas est primordial. Marie de Hennezel racontait l’histoire d’une femme qui résistait et souffrait atrocement lors de son agonie. Lorsque sa sœur jumelle s’est lovée contre elle comme à l’état fœtal, elle est décédée apaisée. C’est très beau lorsque Mme de Hennezel exprime aussi que plutôt que de faire disparaître discrètement les défunts des hôpitaux, on pourrait former une haie d’honneur au moment de leur naissance au ciel ! Cette vie face à la mort n’est pas lugubre. C’est ce que vivent d’autres pays qui accompagnent leurs mort vers l’autre coté en étant heureux pour eux. Et que dire du retournement des morts dans mon île à Madagascar ? Une tradition qui continue d’accompagner ceux qui ont passé la porte bien après leur départ. Elle fait muter la structure du monde et par-là le transfigure.   Par les épreuves de dépouillements successifs, nous nous acheminons de la vie que l’on a, à la vie que l’on est. Au fond, nous sommes tout ce que nous avons perdu. ... Je salue chaque être qui respire de manière unique. Nous vivons le miracle de respirer ensemble. Nous sommes traversés par un souffle dont on ne sait d’où il vient ni où il va. Souffle qui réunit tout. Ouvrons-nous pour l’accueillir et nous accueillir. Nous connaissons tous des choses qui ont triomphé de la mort. Le jour naît de la nuit. La mort n’est point notre issue.   Mais si nous ne nous retournons pas en la vie triomphante, nous demeurons aliénés à une vision fermée où, quoi que nous fassions, nous finissons par être le jouet du monde extérieur faisant de la mort la case d’arrivée ! L’humanité coupée de sa source d’amour est chosifiée. L’Homme sacrifié est broyé sous les sabots des cavaliers de l’argent. Aucune vie n’est vécue. La naissance commence après la mort. Alors naître ou ne pas naître ? L’annonce de la mort a fait place nette autour de moi, l’entourage désespéré n’étant accompagné ni psychologiquement ni spirituellement, s’é croix n’est pas accablante mais libé des successions de morts et renaissances, la mort fait naître de plus en plus vivant par la présence de la Conscience grandissante. « Je ne meure pas, j’entre dans la vie. » Non, nous ne terrassons pas la mort - Ce serait bien arrogant ! Que je vive ou que je meur(e), je suis vivant(e). Je refuse de m’inquiéter pour l’avenir car je respire la grâce.   Cette curieuse perspective, d’envisager la vie à partir de la mort, renverse tout. À chaque expiration, on boit la mort le plus consciemment possible et on se laisse inspirer par la soif de vivre. Intégrer la mort de manière consubstantielle, c’est intégrer les énergies de peur, de rejet, de désespoir jusqu’aux pulsions suicidaires qui, une fois retournées en corps et sang divins, donnent une formidable insufflation de vie alors que les refouler éteint la vie.   La mort est une maîtresse dans l’art du renversement. C’est au cœur de nos ombres que la lumière de la vie nous convoque.   La mort est le combustible pour faire de toute la matière, qui nous est confiée pendant un temps, quelque chose d’autre ; afin d’aller au-delà de la création et du monde.   « Je bénis ce corps temporel où se manifeste la Vie éternelle ». Je suis une sorte de chapelle de chair où le mystère flambe tout entier à travers le vitrail de mon cœur.   L’Esprit grandit là où le petit moi psycho-physiologique diminue dans une relation entre mort et vie, entre épines et foudre, où le génie de la condition humaine, sous la poussée divine, saisit que la limite est en fait le véritable visage de l’infini.  Le divin nous est voilé par excès de sa proximité.   Notre peur de mourir n’est-elle pas la preuve que nous sommes configurés pour vivre éternellement ? Quand on fait l’expérience de la nuit, c’est là que la croix de lumière apparaît. Par grâce, notre capacité à intégrer nos épreuves comme des bénédictions est la juste mesure de notre amour. Accepter de mourir nous rend libres. Qu’ai-je à craindre même si la mort me menaçait ? « La vie n’est pas courte mais le temps est compté. » Par qui ?   L’enfer serait de maudire ce terrifiant mystère.  Le seul mal est de mépriser l’être qui bat le rappel de la vie en Esprit. Et certains se servent de cette peur pour te tenir prisonnier d’un monde consumériste ou le but est d’en avoir le plus possible avant de « mourir ». A méditer sérieusement car très libérateur d’angoisses de toutes sortes. Se libérer de sa mort nous rend bien vivant et éternel. EINSTEIN disait: «  Rien ne meurt tout se transforme puisque tout est énergie Bien à toi ! JjG
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