Josquin des Prés - Missa L’Homme Armé + Presentation (Century’s recording : The Tallis Scholars)

Josquin des Prés (around 1440-1521) - Missa L’Homme Armé *Click to activate the English subtitles for the presentation* (00:00-04:40) Missa L’homme armé super voces musicales Kyrie (00:00) Gloria (04:59) Credo (12:05) Sanctus and Benedictus (20:29) Agnus Dei (29:57) Missa L’homme armé senti toni Kyrie (40:32) Gloria (44:10) Credo (50:51) Sanctus and Benedictus (1:00:25) Agnus Dei (1:05:28) The Tallis Scholars Directed by Peter Phillips Recorded in 1989 Find CMRR’s recordings on Spotify: *COMMENTAIRE COMPLET : VOIR PREMIER COMMENTAIRE ÉPINGLÉ.* La source sûre la plus ancienne de la mélodie de L’homme armé est un manuscrit napolitain de la fin du XVème siècle qui comporte six Messes anonymes basées sur cette chanson. On peut traduire le texte ainsi: ’Craignez l’homme armé; on a fait dire à chacun de revêtir un haubergeon de fer’, ce qui est peut-être une référence à une croisade contre les Turcs (voir Lewis Lockwood dans le New Grove). Cette version napolitaine de L’homme armé pose deux problèmes non résolus: s’agissait-il à l’origine d’une chanson monophonique ou de la partie de ténor d’une chanson à trois voix ayant disparu? Existait-il à l’origine d’autres vers, comme la construction avec refrain semble le suggérer? Outre les compositeurs déjà cités, il y eut des Messes fondées sur L’homme armé écrites par Busnois (dont Pietro Aaron dit en 1523 qu’il fut le compositeur originel de la chanson), Regis, Tinctoris, Obrecht, Brumel, Mouton, de Silva, Carver et plusieurs autres. Carissimi conclut la série au XV11ème siècle et paracheva la tradition avec une oeuvre à 12 voix. A la première écoute, les deux Messes L’homme armé de Josquin n’ont rien de commun. L’on peut supposer très simplement que Super voces musicales était une composition médiévale, et Sexti toni une oeuvre de maturité de la Renaissance. Or, à en croire le manuscrit, toutes deux dataient probablement de la période dite intermédiaire de Josquin qui s’acheva vers l’année 1500, bien que l’on présume que Super voces musicales fut écrite en premier. Elles furent imprimées toutes les deux par Petrucci en 1502. Le titre Super voces musicales indique que la mélodie de L’homme armé est citée tour à tour sur chaque note de l’hexacorde. Cette montée commence sur le do dans le Kyrie, continue sur le ré dans le Gloria, le mi dans le Credo, le fa dans le Sanctus (redonné en entier dans les deux Hosannas), le sol dans le premier Agnus Dei (incomplet) et le la dans le troisième Agnus (à ce stade, elle a fini par devenir trop haute pour être chantée par les “ténors“ et a été confiée à la voix la plus haute). Les seules parties qui soient totalement libérées de cet air sont ’pleni sunt caeli’, le Benedictus et l’Agnus Dei 11 — le Benedictus et l’Agnus Dei II étant des canons de mesure respectivement à deux et trois voix. Le second Agnus estparticulièrement compliqué du fait que le canon à trois temps est confié à la voix la plus haute et s’oppose aux différents rythmes binaires des deux voix en dessous. Les secondes moitiés du Gloria et du Credo (qui commencent à ’Qui tollis’ et à ’Et incarnatus est’) sont basées sur la mélodie inversée avec, dans le Credo, un exposé supplémentaire de la mélodie initiale, à partir de ’Confiteor’ dans un rythme syncopé. Le reste de l’oeuvre semble plus détendu, bien que l’on remarque en fait que Josquin essaie constamment de nouvelles allures, de nouveaux rythmes et de nouveaux arrangements pour l’air de L’homme armé, tantôt complet, tantôt réduit à quelques notes servant de base à un motif de basse contrainte ou à un canon. L’étendue du registre des parties à quatre voix donne à l’écriture le type de sonorité qui est associée à Palestrina. Josquin y eut constamment recours dans un sens imaginatif, et il ne le fit jamais mieux que sur ’Et resurrexit’ dans le Credo. Parce qu’elle révèle tous ces aspects différents de son extraordinaire technique, cette Messe doit compter parmi les oeuvres les plus accomplies d’un compositeur qui fut longtemps considéré comme le plus grand de son époque. Josquin Des Prés - Motets Presentation (reference recording : Choir of New College, Oxford) :
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