Lettre d’un soldat

A travers mon métier, lorsque j’ai abordé le thème de la première guerre mondiale, j’ai lu de nombreuses lettres de poilus. Celles-ci furent de véritables chocs qui m’amenèrent à écrire cette chanson. A l’approche du 11 novembre 2021, je vous livre ma « réflexion musicale ». Paroles et musique : Fabrice Roux. Merci à Pascal Morel pour sa basse et son aide sur les arrangements. Merci à Benoit pour ses photos et ses encouragements. Paroles : J’ai oublié ce que je faisais ici Ou bien je ne l’ai jamais su J’ai trop vu partir des vies Pour croire à mon salut J’ai du faire à l’aveugle moi aussi Veuves, orphelins, ou mère qui ne le sont plus Alors finalement c’est mieux ainsi Que vienne mon tour je prie qu’on me tue Mon corps a tremblé c’est vrai de longs mois Qu’une bille d’acier me déchire comme papier de soie Et puis j’ai oublié tel un vieux pantin de bois Dont la vie ne tient qu’au bout de doigt Dans nos sillons de fortune Combien ai-je compté de lunes De rats crevés en eau boueuse De mutins fusillés en lettre « déserteuse » Et les bombes éclatent autour de moi Les sirènes assourdissent les voix Je m’élance pas le choix Prier dieux une dernière fois Ma vie ne valait que cela Une poignée de balles, 2,3 pas 100 ème anniversaire, Parfois je compte les lunes manquées par mes frères Ma vie a quand même fait un bel hiver Amour et enfant ont surgi d’un vrai désert Ce sont les seules choses qui me sont chères Aujourd’hui je sais de quoi être fier Nos sens sont faits pour s’émerveiller Et non pour guetter un ennemi embusqué J’ai tout revécu à chaque conflit militaire Et dieu sait qu’il y en a eu en 100 de guerres Mon cœur est devenu un champ de bataille Le souvenir à la surface à chaque bombe infernale Et je les raconte ces cauchemars Nous ne sommes plus très nombreux, des bêtes de foires Il me semble d’un autre temps Il y a 100 ans, il y a mille ans Et les tombes autour de moi Les silences pour ceux qui n’en ont pas Moi je sais leurs dernières voix : « appelez ma mère !, achevez moi ! » gardez vos médailles ! !  je n’en veux pas Eux sans même une croix de bois Nationales funérailles …. comme dernière bataille Je n’en tire aucune gloire….. j’ai tué pour l’histoire Je voudrais la légion d’honneur… au déserteur…plutôt qu’au chanteur Toutes les jeunesses fauchées à mes côtés dans les tranchées En moi se seraient déversées Pour si longtemps tenir Jusqu’à vous dire : Enfants de la patrie vous n’avez qu’une chose à défendre La vie de vos tendres Oubliez les frontières, la nation, la patrie Ce n’est que terre pour être enseveli.
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