SYNOPSIS
En France au début des années 1950, dans un petit village de Provence près d’Aubagne, Les Bastides Blanches, les gendarmes recherchent Manon, une jeune sauvageonne de la région.
Dans les collines avoisinantes, une vieille femme, Baptistine, jette une malédiction sur le village, ayant appris que la tombe de son mari a été supprimée pour des raisons administratives. Elle est accompagnée de Manon.
À la terrasse du café, les notables parlent de cette Manon : elle est la fille du « Bossu des sources », qui s’est tué à la tâche car son domaine était sans source d’eau et qui a dû s’approvisionner chaque jour à plusieurs kilomètres. La région étant singulièrement sèche, les sources sont vitales et, en général, gardées secrètes par les paysans : « Une source des collines, ça ne se dit pas » commente même Philoxène, le maire-bistrotier. Les notables croyaient que ce bossu, Jean Cadoret, était un étranger qui venait de Peypin, un village voisin, mais il était en fait le fils d’une fille du village, Florette Camoins, que le Papet, un des notables présents, avait bien connue dans sa jeunesse ; son tort est d’avoir épousé un étranger. Plusieurs notables semblent apprendre l’origine du bossu et estiment que cela aurait pu éviter une injustice, sans en dire plus cependant. M. Belloiseau, un clerc de notaire à la retraite dur d’oreille, raconte sa rencontre avec le bossu, sa femme et leurs deux enfants, un garçon et une fille. Quelques femmes viennent également commenter les propos des notables en accusant Manon d’être une sorcière.
Les gendarmes ont arrêté Manon et la ramènent au village. Elle est accusée d’avoir blessé un gars du village, Polyte, et aussi d’avoir volé des melons à Ugolin, un paysan de la région. Le chef de la gendarmerie organise immédiatement une sorte de procès pour régler cette situation. Tous se retrouvent dans une salle communale et les témoins défilent. L’instituteur, avocat de Manon, met en évidence l’obscurantisme et la superstition dont la plupart des témoignages font preuve. Manon explique qu’elle s’est défendue en frappant Polyte à la tête, avec un bâton, car il a tenté de l’agresser sexuellement. On passe à l’affaire du vol des melons et Ugolin témoigne qu’il les a lui-même mis à disposition de Manon. Après une dernière intervention ironique de l’instituteur, Manon est libérée de toutes les charges contre elle.
De retour à leur terrasse, les notables rappellent que la fête de la fontaine du village a lieu le lendemain.
Manon a rejoint Baptistine dans les collines et celle-ci lui montre où et comment réaliser sa vengeance : « Maintenant tu as vu, fais ce que tu voudras ! » Quelques instants plus tard, Manon rencontre l’instituteur qui cherche des cailloux pour sa collection. Manon, sans trop entrer dans les détails, lui explique à quel point Ugolin est un méchant homme. Elle raconte que, lorsqu’elle était enfant et en l’absence de source à proximité, elle, son frère et ses parents ont dû porter l’eau tous les jours sur des kilomètres. Ugolin a trouvé une source sur leurs terres après les avoir rachetées. L’instituteur la quitte. Quelques instants plus tard, Ugolin la rejoint et lui déclare son amour. Elle l’abandonne à sa quasi hystérie.
Le même jour, plus tard, Manon sort d’une anfractuosité dans une paroi abrupte des collines ; elle transporte notamment une pioche.
L’instituteur montre ses cailloux à un ami. Il reconnaît apprécier Manon.
Le lendemain, c’est la fête de la fontaine et Manon vient au village. Pendant le discours commémoratif de M. Belloiseau qui encense les vertus de la nature et de l’eau bienfaitrice, la fontaine commence à toussoter et, tout à coup, son débit s’arrête : les villageois, les paysans du coin, tout le monde commence à paniquer. Le maire annonce qu’il a pris contact avec l’ingénieur du génie rural du département.