Tatouage d’identité et tests - 7ème extrait du film “Idiocracy“ titre Français : “Planet stupid“

Synopsis : “Joe Bowers, l’Américain moyen par excellence, est choisi par le Pentagone comme cobaye d’un programme d’hibernation, qui va mal tourner. Il se réveille 500 ans plus tard et découvre que le niveau intellectuel de l’espèce humaine a radicalement baissé et qu’il est l’homme le plus brillant sur la planète...“ Critique : “...Mike Judge échappe à ce piège et préfère la satire prophétique qui en dit long sur la capacité très actuelle à aduler tout ce qui nivelle par le comparaison, les dérives de la télévision trash d’aujourd’hui paraissent très sages. A l’époque où se déroule le film, le divertissement le plus adulé consiste à confronter des prisonniers à des bulldozers en forme de godemiché pour qu’ils obtiennent grâce, comme à l’époque des gladiateurs. Pour le réalisateur, évolution signifie régression : il montre avec beaucoup de sarcasme un pays poubelle où la bêtise est érigée comme modèle de réussite sociale. Les gens vivent dans une décharge publique et le gouvernement s’inquiète d’une écologie morte. Les répercussions de cette chute intellectuelle sont impressionnantes que ce soit dans l’expression artistique (le film qui a glané tous les Oscars cette année-là s’intitule Cul et montre un postérieur pendant deux heures) ou le simple langage (le héros déconnecté sait si bien faire des phrases avec sujet, verbe et complément qu’il est assimilé à un gay incompris).La voix off ironique qui raconte discrètement l’itinéraire de l’étranger venu d’un autre temps ajoute un degré supplémentaire d’humour. Ailleurs, c’est l’horreur : les femmes sont réduites à l’état d’objet masturbatoire, le Gatorade a remplacé l’eau même pour arroser les champs, le président des Etats-Unis est un acteur porno black à la chevelure risible qui salue la foule en faisant des doigts d’honneur (ses allocutions ressemblant à des débats du Jerry Springer Show), les individus sont identifiables grâce à des codes-barres gravés sur leur poignet, un musée historique en forme de train fantôme montre Charlie Chaplin comme responsable des horreurs nazies. L’accumulation d’idées potaches, tout en tournant en dérision cette fascination pour l’humour pataud, permet un gouffre vertigineux entre les restes du passé et le présent néant. Surtout, elle renvoie un miroir peu glorieux à l’oncle Sam sans tomber dans les travers de l’antiaméricanisme primaire. Pas étonnant qu’Idiocracy n’ait pas été chaleureusement accueilli sur son territoire. S’il ne possède pas la perversité et le cynisme d’un Paul Verhoeven (un final un peu décevant vu les promesses, qui laisse cependant sous-tendre un vilain remontage), Mike Judge œuvre pendant longtemps, vaillamment, dans la caricature, la provocation, l’acide et l’absurde. En sortant de la salle, la réalité ressemble presque à un soulagement. Réussir une comédie subversive n’est ni aisé ni courant. Judge a réussi.“ Source de la critique :
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